Dans la foulée de la « pause numérique » décrétée dans les collèges, la Fédération Française d’Athlétisme frappe fort : à partir de l’automne 2025, les traileurs seront formellement interdits de téléphones, de GoPro et de drones sur toutes les courses labellisées.
Objectif affiché : remettre la course au centre du trail, alors que trop de participants rataient les barrières horaires à force de filmer leurs descentes ou de monter des reels au sommet.
Selon le nouveau règlement, tout contrevenant pourra être exclu sur-le-champ, disqualifié rétroactivement, et écoper d’une amende de 135 euros, calquée sur l’article R.412-6 du Code de la route, qui punit l’usage du téléphone en conduisant.
Cette mesure choc, que certains surnomment déjà le « décret anti-selfie », s’inscrit dans une logique de déconnexion forcée, sur fond de nostalgie d’un trail « authentique », sans réseaux et sans plans drone.
interdiction des téléphones en trail
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interdiction des téléphones en trail
« Plus de reels, plus de likes, juste des mollets qui chauffent »
D’après le communiqué officiel, la FFA souhaite « remettre le sport au centre du trail ». Fini les pauses au sommet pour filmer la mer de nuages ou caler un selfie devant une croix de sommet. Désormais, les traileurs devront juste… courir.
Jean-Norbert, organisateur de trail rural dans l’Yonne :
« C’est clair que ça va nous changer. L’an dernier, j’ai eu un embouteillage au km 11 parce que 14 coureurs faisaient un time-lapse. Là, au moins, on retrouvera un peu de fluidité. »
Trois raisons officielles :
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Faire baisser les temps de course : Trop de traileurs passent plus de temps à filmer qu’à courir. Certains organisateurs menacent de faire payer le ravito à la minute d’arrêt Instagram.
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Sécurité : Une GoPro tenue à la main serait responsable de 14 % des entorses.
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Soutien aux photographes officiels : Trop de traileurs zappent les photos finish parce qu’ils ont déjà 200 clichés flous de leur sortie. La FFA veut sauver le métier de photographe de trail, en voie de disparition depuis l’arrivée du stabilisateur intégré.
Les réactions
Un traileur influenceur :
« C’est une atteinte à mon image de marque. Je suis payé pour filmer mes pieds en slow-motion avec de la musique inspirante. Si je cours sans filmer, je suis qui ? »
Une photographe pro, au bord du burn-out :
« Enfin ! Peut-être qu’on arrêtera de me demander de supprimer les bourrelets en post-prod. Vous avez vu la tronche des gens en montée ? C’est pas du cinéma, c’est de la sueur brute. »
Google, par communiqué :
« Cette mesure pourrait impacter négativement notre chiffre d’affaires sur YouTube. Mais bon, les traileurs n’étaient pas tous monétisés, hein. On s’en remettra. »
Nous avons interrogé Maître Sylvestre Duret, juriste spécialiste du droit du sport et des nouvelles technologies, qui nous apporte son éclairage :
« La FFA peut effectivement imposer un règlement spécifique pour les courses qu’elle homologue, via l’article L. 131-16 du Code du sport. Ce texte permet aux fédérations délégataires d’édicter des règlements techniques applicables aux compétitions. »
« Mais attention : interdire les téléphones ou les caméras de manière générale pourrait se heurter au principe de liberté individuelle garanti par l’article 1er de la Déclaration des Droits de l’Homme. En gros, tant que ce n’est pas dangereux ou discriminatoire, on a le droit d’emmener ce qu’on veut courir. »
« En revanche, pour les drones, il y a un fondement clair : l’arrêté du 27 décembre 2019 relatif à l’utilisation de l’espace aérien par des aéronefs sans personne à bord interdit les vols de drones en zone naturelle protégée ou à proximité de rassemblements de personnes sans autorisation préfectorale. »
Conclusion du juriste :
« C’est juridiquement bancal, mais pas totalement illégal. Ça pourrait passer si les organisateurs le font valider par leur préfecture et leur assureur… et s’ils évitent de verbaliser les traileurs qui répondent à un appel de leur mère. »
Après l’interdiction des sacs à eau sur trail court et la chasse aux semelles carbone, cette nouvelle réglementation confirme une chose : en 2025, on ne rigole plus avec le trail.
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