Kilian Jornet profite de l’après-coronavirus pour essayer de passer des messages, de sensibiliser les gens à des problématiques extra-sportives. Et on le sait, le réchauffement climatique en est une qui lui tient particulièrement à coeur.
C’est dans cette optique que ce vendredi 5 juin, il a posté une photo sur Facebook avec un message qui m’a interpelé, mais dans le bon sens du terme. Sur la photo, on le voit courir sur une montagne de pneus. Question proprioception et élasticité des chevilles, c’est une assez bonne idée. Voici le message qui l’accompagne (une nouvelle fois, pardon pour la traduction parfois un peu spéciale) :
« Ce matin, je me suis rendu au centre de recyclage pour voir s’ils seraient d’accord de me permettre de faire quelques photos dans le cadre du projet « une bouteille à la mer », projet destiné à sensibiliser à l’importance du recyclage. Ce n’était pas facile de courir sur des pneus, mais ce n’était rien par rapport aux difficultés que nous avons à établir une relation plus durable entre les humains et le reste de la terre. »
Je ne connaissais pas l’existence de ce projet, et je dois bien avouer que je le trouve assez chouette ; après, pour avoir une fois couru sur des pneus, c’est quand même quelque chose d’hyper difficile.
La suite de son message est assez intéressante :
« Quand je publie ou que je vois des publications sur ce sujet sur les réseaux sociaux, les réactions sont souvent assez binaires : des félicitations sur le fait de prendre la parole ou une critique pour ne pas en faire assez »
Je coupe deux secondes, car malheureusement, Kilian se trompe un peu ; les réactions sont plutôt ternaires, car nous avons aussi toute une frange de gros beaufs qui disent que c’est juste pour faire du buzz, qu’un sportif ne doit pas se mêler d’écologie, blablabla …
Ils se trompent car Kilian Jornet fera plus pour la planète en deux jours que les râleurs en trois ans.
« On peut toujours faire plus, et souvent on ne le fait pas, surtout parce que nous n’avons pas conscience des problèmes, ou alors pas la connaissances des solutions et des initiatives. Aussi, j’aimerais commencer une concersation à propos de ce qu’on peut faire, des vraies solutions et des vraies actions pour répondre à des préoccupations, tant spécifiques que générales. Partager les idées et les outils que nous avons afin de pouvoir encourager les gens et leurs apprendre à ne pas avoir peur du changement ».
Je dois bien reconnaître que je suis assez admiratif de la communication de Kilian Jornet (je ne sais pas s’il a un community manager ou s’il publie seul), mais il a une manière de sensibiliser sans faire culpabiliser que je trouve vraiment impressionnante. Ce que je trouve assez pertinent, c’est qu’il a selon moi mis le doigt où ça faisait mal, à savoir la peur du changement. Et en plus, je le trouve vraiment pédagogue, pas condescendant, pas hautain, pas bobo.