UTMB : Jim Walmsley peut passer sous les 19h
La saison dernière, une des plus grosses performances a été accomplie par Jim Walmsley sur la Western States. Il a tout simplement bouffé les 160km dans des conditions météos absolument horribles en 14h09 (il a battu son record de 2018 de 20 minutes, année où il avait battu un record vieux de 40 ans…)
Des esprits chagrins diront que les sentiers californiens sont roulants, ça n’empêche que la performance était stratosphérique.
Cette performance était d’autant plus impressionnante que Jim Walmsley avait pris la mauvaise habitude d’exploser en ultra, soit par une stratégie hasardeuse, soit par la faute à pas de chance.
Jim Walmsley sur l’UTMB
– En 2017, il était parti à fond les ballons sur l’UTMB, avait fait la course en tête les 100 premiers km pour exploser en plein vol, et ne pas parvenir à accrocher le podium.
De nouveau en 2017, sur la diagonale des fous, après être passé en tête après 75km (et avoir une demi heure d’avance sur Benoît Girondel au 95ème km), il a explosé en plein vol entre le maïdo et Sans Souci, ne parvenant plus à s’alimenter.
– En 2018, le froid et l’inadaptation aux conditions générales l’avaient poussé à abandonner.
Que manque-t-il à Jim Walmsley pour exploser tout sur son passage à l’UTMB en 2020 ?
Malheureusement, il faut bien reconnaître qu’il part avec un handicap, à savoir son origine sportive. Venant de la piste, son profil de pistard ayant bifurqué sur l’ultra convient mieux aux ultras américains qu’aux ultras européens, plus techniques, où les français et espagnols performent plus (ce ne sont pas les derniers podiums de l’UTMB qui nous contrediront).
Pour remédier à ça, il devra en tout premier lieu choisir entre :
1) gagner un peu en maturité (et en adaptant sa stratégie)
2) ou croiser les doigts (en effet, partir vite pour exploser et abandonner ensuite, ça semble légèrement voué à l’échec.
Et même si ce n’est pas ma conception, ça a le mérite de mettre une sacrée ambiance sur les ultras.
A moins de croiser les doigts et d’améliorer sa préparation d’un point de vue géographique. Je m’explique.
Jim Walmsley doit mieux se préparer au dénivelé
Y remédier passera également par le fait de passer plus de temps dans les Alpes préalablement aux épreuves. Et il me semble que c’est ce qu’il a prévu de faire. S’entraîner dans les conditions de la compétition pourront lui permettre de ne pas connaître d’abandon comme celui de l’UTMB en 2018. S’il a été aussi performant sur la Western States, c’est parce que Jim vient de ce coin. Il est né en Arizona, a fait ses classes dans le Colorado et a écumé une grosse partie des sentiers californiens dans sa jeunesse. Autant dire qu’il connaît l’ouest des Etats Unis comme sa poche. Il a apprivoisé le terrain et ne peut plus y être surpris.
Si Jim arrive à mieux dompter le terrain sur lequel il va courir (et qu’il le maîtrise comme il maîtrise ses terres) et qu’il bénéficie d’un alignement des planètes, il aura alors toutes les cartes en main pour passer sous les 19h00 à l’UTMB. Il en a en tout cas les capacités. J’en profite pour dire qu’on parle souvent de François et Kilian car ils sont européens, mais on a tendance à oublier que Jim Walmsley est une brute clairement sous-côtée en France).
La seule question que je me pose désormais, c’est de savoir ce que Jim compte faire pour Sierre Zinal. En effet, l’an dernier, il y avait participé, pas pour gagner, mais pour l’apprivoiser un peu dans l’optique d’en battre le record en 2020. Aussi, est-ce qu’une course type Sierre-ZInal, qui se déroulera trois semaines avant l’UTMB (et avec l’optique d’y performer) lui permettra-t-il d’exploser le record ? J’espère que oui…