Xavier Thevenard a embarqué plus de 30 pacers sur le GR20 pour au final ne pas empocher le record.
Avec un chrono de 32h33, Xavier Thevenard n’a pas battu le record du GR20. François d’Haene conserve le record du GR20.
Le pacer : définition en course
On les appelle Pacers, lièvres, ou encore meneurs d’allure. Sur des grosses courses, on les trouve facilement avec un drapeau dans le dos afin de bien les identifier et de les suivre. Sur des plus petites, ça consistera à accompagner quelqu’un pour l’aider à tenir son allure.
Le pacer fera office de référent chrono, un peu comme un métronome. Le coureur lui fera confiance pour ça. Mais le pacer ce n’est pas que ça ; là où il sera important, c’est quand le coureur aura un temps faible, il va alors devoir trouver les mots pour l’aider à le passer du mieux possible.
Les pacers de Xavier Thevenard sur le GR20
Pour autant, est-ce que courir avec un pacer, c’est tricher ? Nous posons la question, car de manière assez surprenante, on a pu découvrir que pas mal d’internautes avaient tendance à minimiser la performance de Xavier Thévenard sur le GR20, tantôt parce qu’il était accompagné, tantôt parce qu’il n’avait pas besoin d’avoir tout son matériel avec lui. En soi, je peux comprendre cette frustration, car sur un ultra, ça me fait râler d’avoir tout mon matériel quand les élites n’ont pas forcément le même besoin (mais bon, on ne fait clairement pas le même sport).
A la base, j’aurais eu tendance à dire que ce n’était pas forcément tricher, c’était juste une assistance. Mais les règlements sont un peu contradictoires pour ça (oh, quelle surprise). Car d’un côté, on autorise
– les meneurs d’allure pour les amateurs
– et les lièvres pour les élites,
… mais d’un autre côté, officiellement, on interdit d’écouter de la musique, car ce serait considéré comme du dopage. Et pourtant, la musique est tout aussi utile qu’un pacer pour mener à bien un objectif.
Courir avec un pacer : ce n’est pas tricher, mais est-ce pour autant une bonne chose ?
Alors là je répondrais en deux étapes…
Pour moi,
1) jusqu’au marathon inclus, c’est clairement une aide précieuse (en tout cas, ça m’a toujours bien aidé). D’ailleurs, si lors de la grande pub de Nike de Kipchoge à Vienne, ce n’était pas juste pour la déco qu’il avait autant de pacers pour l’aider à passer sous les deux heures.
2) En revanche, sur un ultra trail (je compte ultra ici à partir de 50km), je ne suis pas tout à fait sûr que ce soit une bonne idée. En effet, j’ai l’impression qu’on aura plus tendance à suivre son lièvre qu’à écouter son corps (donc sur une petite distance, ça va encore, mais sur du plus long, ça craint). Et sur un ultra, on aura une gestion de l’effort beaucoup plus personnalisée.
Les pacers ont fait perdre Xavier Thevenard sur le GR20
D’ailleurs, je me demande si ça n’a pas porté préjudice à Xavier Thévenard pendant son ascension.
Peut-être que s’il avait un peu ralenti quand il a eu son temps faible, il aurait pris un petit retard qu’il aurait largement pu rattraper dans la partie plus roulante du GR20.
Donc ça peut être utile, mais on a tout intérêt à bien se coordonner avec ses pacers. En parallèle, eux ont intérêt à avoir une sacrée expertise pour bien adapter leur rythme au coureur, savoir s’ils doivent l’écouter quand celui-ci est fatigué ou s’ils doivent le remotiver pour le pousser un peu dans ses retranchements.
Après, je dois bien avouer que d’un point de vue très personnel, j’aimerais beaucoup assister à des records de ce style, mais en conditions de courses, donc sans pacer, avec un sac dans lequel on a son matériel, et juste avec des ravitos tous les 20/25km. Ça me semblerait beaucoup plus méritoire et plus original.