Alors que les chaussures à plaque carbone ont révolutionné le monde de la course sur route, leur adaptation au trail running suscite de plus en plus d’interrogations. Une récente étude menée par deux spécialistes de chez Salomon suggère que ces modèles high-tech pourraient ne pas tenir leurs promesses, notamment sur les sections en montée.
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chaussures de trail à plaque carbone, une technologie prometteuse sur route, mais à nuancer en trail
Les plaques carbone ont permis des gains de performance impressionnants sur bitume : records battus, économie de course améliorée, meilleure récupération… Logiquement, les grandes marques du trail running (The North Face, Hoka, adidas, Salomon) ont cherché à transposer cette technologie sur les sentiers. Mais un terrain accidenté n’est pas une route, et une récente étude remet en question l’intérêt de ces plaques dans le cadre d’un effort en montée.
Une étude centrée sur les montées et les terrains instables
Menée par Clément Jaboulay et Marlene Giandolini, tous deux impliqués chez Salomon, l’étude visait à évaluer l’impact biomécanique et énergétique des plaques carbone sur des coureurs amateurs en montée et sur terrain irrégulier. Les douze participants ont couru avec deux versions de la même chaussure : l’une avec plaque carbone, l’autre sans. Leur ordre d’utilisation était aléatoire, et les coureurs ignoraient quel modèle ils portaient.
Sur un tapis incliné à 10 %, la dépense énergétique a été mesurée : les résultats sont sans appel. En montée, les coureurs dépensaient 2 % d’énergie en plus avec la version à plaque carbone.
Un mécanisme naturel perturbé par la rigidité
L’un des freins potentiels à la performance en montée serait la perturbation du windlass mechanism, un processus naturel qui permet au pied de se tendre, fléchir et restituer de l’énergie à chaque foulée. En raidissant la semelle, la plaque carbone empêcherait une flexion suffisante des articulations métatarsophalangiennes, ce qui limiterait la propulsion.
Une efficacité discutable sur terrain instable
L’étude a aussi mesuré l’impact des plaques sur l’adaptation aux irrégularités du terrain. Si la différence n’était pas statistiquement significative, les coureurs ont tout de même rapporté une moindre perception des aspérités du sol avec la version carbone. En trail, cette perte de “feedback plantaire” peut se traduire par une moins bonne réactivité, notamment sur les rochers, racines ou zones boueuses.
Des limites à considérer, mais des pistes intéressantes
Il est important de souligner les limites de l’étude : seulement 12 participants, tous hommes, et un protocole relativement court. De plus, les différences de conception entre les modèles à plaque carbone (plaque pleine, fourchue, ou double plaque parallèle) n’ont pas été comparées.
Cependant, les résultats confirment une tendance déjà observée sur route : les gains offerts par les plaques carbone ne se manifestent qu’à vitesse élevée, autour de 14 à 16 km/h. Or, en trail, surtout en montée ou sur sentier technique, la vitesse descend largement sous ce seuil.
Pas un avantage universel pour les traileurs
Si vous êtes un coureur amateur, les plaques carbone ne seront pas nécessairement synonymes de performance en montée. Leur rigidité pourrait même nuire à votre économie de course. En revanche, sur les portions roulantes où l’on peut “mettre du gaz”, elles peuvent apporter un léger avantage. Comme toujours, le confort et l’adéquation au terrain priment : la meilleure chaussure reste celle avec laquelle vous vous sentez bien.
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Cette analyse repose sur une étude scientifique publiée dans Footwear Science (2025). Elle ne remet pas en cause la totalité des bénéfices des plaques carbone, mais encourage à les nuancer selon les profils et les pratiques.