Un coureur s’effondre, victime d’un arrêt cardiaque, et la fête du trail se transforme en drame. C’est ce qui s’est produit ce week-end dans le Jura, lors du trail du Cirque du Fer à Cheval. Un homme de 42 ans, père de famille, n’a pas survécu à l’effort. Brutalement, la mort s’est invitée sur les sentiers.
La mort peut arriver en trail..
La mort peut arriver en trail..
Le cœur, point de rupture invisible du traileur
Ce genre d’événement reste exceptionnel, mais il soulève une question taboue dans le monde du trail : et si, un jour, notre corps disait stop sans prévenir ? Et si, à force de se donner « à fond », c’était notre cœur qui lâchait ? Ou même sans aller au bout de soi, simplement parce que quelque chose en nous était déjà fragilisé, à notre insu ?
Dans une discipline où l’on glorifie le dépassement de soi, la souffrance contrôlée et la résilience comme vertu, on oublie parfois que l’effort n’est pas sans risque. Et que la mort subite du sportif, si elle reste marginale, existe. Le risque cardiaque en trail est réel, même chez les plus jeunes, les plus entraînés, les plus vigilants.
Santé, lucidité et culture de l’effort : vers une prise de conscience
La question n’est pas de freiner l’intensité ou de renoncer au plaisir de courir, mais de replacer la santé cardiovasculaire au centre du discours. Le trail n’est pas un rite initiatique où il faudrait souffrir pour valider sa place. Il est urgent de revoir ce que signifie vraiment « se donner à fond » et d’encourager les traileurs à faire des bilans cardiaques réguliers.
Les outils comme le certificat médical ou le PPS ne sont pas suffisants à eux seuls. Il faut interroger plus largement la culture de la performance à tout prix. Car mourir en trail, ce n’est pas uniquement une question d’intensité : c’est parfois un terrain glissant entre l’ignorance, l’inconscience et le déni.
Le risque fait partie du trail, mais il ne doit pas devenir un frein
Au-delà de l’arrêt cardiaque, d’autres dangers planent sur chaque sentier : la chute en descente, la déshydratation, l’hypothermie, la perte d’équilibre ou l’isolement. Le trail est un sport de pleine nature, avec tout ce que cela implique de risques, d’imprévus et d’aléas.
Mais faut-il vivre avec la peur au ventre ? Certainement pas. Le risque ne doit pas être un frein, mais un élément de lucidité. C’est parce que la montagne ne pardonne pas qu’on y apprend la prudence. C’est parce que le corps n’est pas invincible qu’on apprend à l’écouter.
Le trail n’est pas un sport aseptisé. Et c’est bien pour cela qu’il attire autant. Il engage. Il expose. Mais il offre aussi une rare liberté. Et cette liberté ne s’oppose pas à la prudence. Elle en a besoin.
Le trail est exigeant, parfois impitoyable. Il ne garantit rien. Mais c’est aussi pour cela qu’il est profondément humain. Parce qu’il nous relie à notre fragilité autant qu’à notre force.
Et même sans penser à la mort, on peut agir pour réduire les risques. Prendre rendez-vous chez un médecin pour un bilan cardiaque, ne pas banaliser une gêne ou une douleur inhabituelle, s’équiper correctement en fonction du terrain et de la météo, adapter son effort à sa forme du jour, savoir renoncer… Tout cela fait partie d’une attitude responsable, loin du culte de la performance absolue.
Écouter son cœur, au sens propre comme au figuré, c’est peut-être la meilleure façon de continuer à courir. Et à vivre.
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image d’illustration générée par IA