Dimanche à Chamonix, sur les sentiers techniques et majestueux du marathon du Mont-Blanc, Davide Magnini a signé l’un des plus beaux retours du trail européen. Deuxième victoire pour l’Italien sur cette épreuve mythique, six ans après son premier sacre en 2019. Mais cette victoire n’a rien d’anodin : elle vient clore deux années de galère, de doutes et de blessures. À 27 ans, Magnini renoue avec la lumière.
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marathon du Mont-Blanc, un scénario de course renversant
Rien ne laissait présager un tel dénouement à Vallorcine, où Magnini pointait en 6e position avec plusieurs minutes de retard. La tête de course, menée par un Kényan en grande forme, semblait promise à un finish à l’africaine. Mais le trail n’est pas une science exacte. Tandis que les leaders s’effondraient les uns après les autres dans les pentes menant à la Flégère, Magnini trouvait un second souffle. Il remontait méthodiquement, s’arrachait dans la montée, et malgré une cheville tordue dans la dernière descente, fonçait vers la victoire en 3h42’55.
Le corps brisé, l’esprit debout
Ce triomphe a une résonance particulière. Écarté des sentiers pendant toute l’année 2023 en raison d’une fracture de fatigue, puis contraint de renoncer à la saison estivale 2024, Davide Magnini a vécu deux années de frustration. Douleurs persistantes, diagnostics incertains, entraînements interrompus… Le corps a lâché, mais pas la tête. Son retour à l’automne 2024 avait déjà laissé entrevoir une résilience hors norme. À Chamonix, c’est un coureur revanchard, mais lucide, qui s’est présenté au départ.
Un moment de partage et de revanche sur le marathon du Mont-Blanc
La ligne d’arrivée, située Place du Triangle de l’Amitié, l’a accueilli sous les applaudissements. Dans la foule, son coéquipier Théo Detienne, tout juste vainqueur du 90 km deux jours plus tôt, l’attendait avec une bouteille de champagne. Cette victoire a une saveur particulière pour le team New Balance, qui signe un doublé symbolique. Mais c’est surtout une victoire humaine. « J’étais au fond du trou, et aujourd’hui, je suis de retour », confie Magnini, exténué mais souriant.
Et maintenant ? Ce retour au sommet soulève une question : peut-il viser plus haut encore ? Les douleurs à la hanche appartiennent-elles définitivement au passé ? Les prochains mois le diront, mais une chose est sûre : son mental est intact, sa vitesse est là, et son amour pour la montagne n’a pas faibli.