Coronavirus : en France les gens ont le droit de manifester mais pas de courir entre potes… Deux poids deux mesures !
Dans la situation actuelle, même si elle a tendance à s’améliorer, on aura plus facilement tendance à voir ce qui nous est interdit plutôt que ce qui nous est autorisé. N’oublions pas par exemple qu’il y a encore un mois, il fallait toujours sortir avec une attestation pour justifier pourquoi on allait courir, ça ne devait pas excéder une heure, le tout en rayon d’un kilomètre autour de chez soi. Pire encore, dans certaines villes, on interdisait de pratiquer le sport à certains créneaux horaires. Il fallait absolument rester chez soi (pour s’apercevoir finalement que la majorité des contaminations au coronavirus se sont faite dans les habitations).
Alors oui, aujourd’hui, on peut courir où on veut (sauf sur les pistes d’athlétisme) et quand on veut. C’est clairement déjà pas mal. En revanche, on ne peut pas encore courir avec qui on veut ; que du contraire, même, car on doit courir seul.
Je sais bien que notre super ministère du non-sport dit qu’on peut courir à 10 à 10 mètres les uns des autres. Je n’appelle pas ça courir en groupe. Mais soit.
Je sais bien que comparaison n’est pas raison.
Je sais bien que ça peut ressembler à de la jalousie mal placée.
Je sais bien que les contextes divergent, mais franchement, ça me fait mal au coeur de voir qu’en France, j’ai le droit d’aller faire des courses dans un supermarché (donc un lieu confiné et climatisé), mais que je n’ai pas le droit de courir à côté de deux copains. Même à un mètre, même côte à côte (sachant qu’en courant côte à côte, on a moins de risques de se contaminer).
On pourra me rétorquer qu’on ventile plus et qu’on est plus contaminant en courant qu’en faisant ses courses. Ce n’est pas tout à fait faux, même si ce n’est pas encore totalement prouvé. En revanche, plus les beaux jours arrivent, moins c’est le cas. On pourra aussi me rétorquer que c’est plus important d’acheter à manger que de faire du sport. En soi, c’est assez vrai. Ce qui me gêne, c’est justement la nature de la comparaison, car ce sont deux choses différentes. C’est exactement comme si on devait choisir ce qu’on préfère entre un cendrier et un stylo…
Alors, autant vous dire que lorsque j’ai vu la manifestation (bien qu’illégale) en début de semaine, je l’avais un peu mauvaise qu’elle ait pu se dérouler alors que je ne peux pas courir à côté d’un pote. Sauf si on arrive à me prouver que dans les échauffourées, les gens étaient tous à 1m50 les uns des autres. De même que les rassemblements à Sully-Morland, aux Invalides qu’on a laissés faire (la police a mis du temps avant d’intervenir)… Il y a un deux poids deux mesures assez bizarre et assez énervant. Je peux me coller sur une pelouse à des gens que je ne connais pas, mais pas courir avec quelqu’un que je connais. Tant mieux pour ceux qui y étaient d’avoir pu s’amuser, mais dans ce cas, qu’on laissez à chacun le droit de se divertir comme il en a envie !
Très vite, on a bien compris que notre ministre (pourtant censée nous défendre et être notre porte-voix) a décidé de prendre les sportifs pour des paillassons sur lesquels elle s’essuie les chaussures avec délectation. Pour rappel, elle a très vite déclaré que le sport ne serait pas prioritaire. Alors que, pourtant, en parallèle, des médecins disaient que de l’activité sportive devait absolument être pratiquée. D’ailleurs, en Belgique, on n’a pratiquement pas eu de restrictions dans le sport ; le politique a fait appel au bon sens des coureurs et devinez quoi, ça a bien fonctionné.
Alors, si les politiques laissent les supermarchés ouverts, s’ils laissent des manifestations sans respect des distances se dérouler, qu’ils laissent les gens courir comme ils veulent et avec qui ils le veulent (ils peuvent essayer d’arrêter d’infantiliser les gens, j’ose espérer que ça pourrait fonctionner) ; ou alors, ils interdisent tout, ils ferment tout et rationnent eux-mêmes les habitations en nourriture.