Trail et coronavirus
Est-ce que le protocole sanitaire a été fait pour décourager les organisateurs de courses sans les interdire ?
Au fur et à mesure que l’été avance, les trails reprennent tout doucement. Mais ce sont souvent des petits événements qui y arrivent, notamment car c’est plus simple d’appliquer le protocole sanitaire. En parallèle, se pose une problématique liée aux assurances (on va revenir dessus plus en détails). Quand on regarde le tout de manière un peu globale, on a la sale impression que les organisateurs des courses n’ont pas reçu l’interdiction de maintenir leurs événements (comme ça avait été le cas avec le semi marathon de Paris notamment), mais que les règles imposées sont faites de telle sorte que ça peut les forcer à annuler leurs courses.
Le protocole sanitaire pour les gros événements
Les gros événements ont été le plus souvent annulés, car il était absolument impossible de faire respecter l’intégralité du protocole sanitaire. Et pour cause, imaginez plutôt : faire se tenir le marathon de Paris en garantissant à chaque participant une distance d’au moins 1,5m… à moins d’utiliser le périphétique en sas d’attente, ce n’est pas imaginable. Ensuite, surveiller que les gens se lavent les mains aux moments où c’est obligatoire, portent leurs masques dans leur sas et au départ, et à l’arrivée… Vu le flux de gens, on ne peut compter que sur le bon sens des gens, et quand on voit à quel point certains peuvent devenir bêtes et s’inventent des compétences de médecins qu’ils n’auront heureusement jamais, c’est impossible.
Egalement, pour la gestion des ravitaillements… Entre ceux qui veulent faire un gros temps et qui ne veulent pas s’éterniser aux ravitaillements, ceux qui vont vous vouloir se servir allègrement et lentement sous prétexte qu’ils ont payé, le respect des gestes barrière, on peut malheureusement l’oublier.
En parallèle, l’application du protocole sanitaire sera déjà plus envisageable sur des petits événements. Car finalement, le problème principal, c’est le volume de personnes. Sur un trail en campagne ou en montagne qui n’excède pas 200 personnes, c’est beaucoup plus gérable.
La couverture des assurances pour les petits événements
On en a parlé il y a quelques jours. Comme on l’avait dit, depuis le début de la crise, il est difficile d’affirmer que les assureurs ont joué le jeu. Ils se sont défaussés comme jamais et il a fallu que l’Etat intervienne.
Le problème principal pour les petits, c’est que si par hasard un cluster émerge pendant ou même après la course, ça peut se retourner contre eux. Mais sachant qu’avec cette maladie, on a plus de la moitié des malades (si ce n’est plus) qui n’ont que peu, voire pas du tout de symptômes, il suffit d’une personne asymptomatique et d’une seconde pour qu’une contamination ait lieu. Et si par manque de chance, cette personne fait partie de ceux qu’on appelle les supercontaminateurs, le cluster a démarré avant qu’on même qu’on aie eu le temps de cligner des yeux.
Les gros événements sont généralement mieux couverts en termes d’assurances et ont un peu plus les moyens de blinder leurs contrats que les petits.
Alors, est-ce que le gouvernement a mis la barre volontairement haut pour décourager la tenue des courses ?