Les annulations de trail sont-elles à géométrie variable ? Pourquoi certains sont maintenus et d’autres annulés ?
Parmi les grandes sagas estivales, nous avons celle sur les maintiens, adaptations et annulations des trails. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas été déçus. Et on s’est retrouvés face des annulations à géométrie assez variable.
– Entre l’Ultra01 et l’Echappée Belle qui ont été maintenues et se sont a priori bien déroulés,
– l’annulation en dernière minute de l’Embrunman,
– l’annulation des championnats de France de trail (face au maintien des championnats d’escalade en parallèle),
– ou encore l’annulation de la Skyrhune. Cette dernière annulation a été assez mal prise et mal comprise. Car jusqu’à nouvel ordre, les Pyrénées ont été épargnées par l’épidémie. Ça n’a pas empêché l’interdiction du déroulement de l’épreuve.
En parallèle,
– le Trail de la Côte d’Opale,
– le Nord trail du Mont des Flandres
– et l’Ecotrail de Paris
sont bien partis pour se disputer.
Alors, les règles qui régissent les maintiens et annulations des trails sont-elles à géométrie variable ?
Ce qui vaut pour tous !
Il y a une chose face à laquelle toutes les organisations sont égales, il s’agit bien sûr du protocole Covid mis en place par le Ministère des Sports. Assez dur (notamment sur la responsabilité des organisateurs en cas de déclenchement de cluster pendant ou après l’épreuve), il ne varie a priori pas d’un iota. Chacun s’adapte ensuite comme il veut (c’est notamment ce qui peut expliquer les dépistages – test PCR avant un trail – liés au déroulement à la côte d’Opale et au NTMF). Ce n’est donc pas à ce niveau que la différence de traitement peut se faire. Peut être dans l’interprétation de certains points, mais pas de quoi fouetter un chat non plus.
La totale autonomie des préfets
Pour qu’un événement type trail puisse se dérouler, les organisateurs doivent déposer des dossiers à la préfecture endéans certains délais à respecter. Et clairement, sur ce genre d’événements, un préfet peut faire à peu près ce qu’il veut. S’il est de mauvais poil, qu’il s’est disputé avec sa femme, que son café était raté et décide en conséquence de refuser tout ce qui se présente à lui, il peut le faire. Bon, je ne dis pas qu’ils le font, hein ! Mais, si le préfet estime que ce n’est pas prioritaire, que c’est sanitairement dangereux ou qu’il décide de sortir le parapluie, c’est fichu.
La décentralisation plutôt qu’un Etat jacobin
Partons cependant du principe qu’ils ne font pas ça et qu’ils jouent le jeu (quoique, pour la Skyrhune, on peut quand même avoir des doutes). En soi, c’est plutôt mieux que ce soit à géométrie variable, pour la simple et bonne raison qu’on prend une décision adaptée à un temps T et à une région. En mars, nous avons suffisamment râlé (à juste titre peut-être) quand le confinement a été acté de manière nationale avec les mêmes règles pour tous. Sachant que Mulhouse, Bobigny, Saint Flour et Hendaye avaient des réalités très différentes, il était un peu bizarre que chacun soit traité à la même enseigne. Alors peut-être que la décentralisation génère d’autres types de frustration, mais fondamentalement, je pense qu’elle est mieux.