Pas de dossard UTMB cette année pour Casquette Verte ? Qu’à cela ne tienne. Il bascule sur la TDS. 148 kilomètres, 9 300 mètres de D+, et un départ nocturne de Courmayeur, lundi 25 août à 23h30. C’est l’épreuve la plus indomptable de la semaine UTMB — et sans doute la plus imprévisible.
Il l’a dit lui-même : il ne connaît pas bien ce terrain. Alors début août, il est allé explorer le parcours pour mieux s’en imprégner. En bon coureur qui respecte la montagne, il n’a pas pris cette TDS à la légère.
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Une course plus courte… mais plus insaisissable
La TDS n’est pas l’épreuve reine de l’UTMB. Elle est plus courte. Moins médiatisée. Mais selon Casquette Verte, elle est bien plus difficile à lire. C’est une course qu’il ne maîtrise pas — et qu’il n’a jamais courue. Dès les premiers kilomètres, il identifie des pièges de rythme : un faux plat descendant, des pistes de ski larges, puis des transitions malhonnêtes entre montées et descentes qui empêchent toute stratégie claire.
« Elle n’est pas lisible. Elle est complexe. Elle permet d’accélérer… pour se faire encore plus mal. »
Il n’est pas le premier à le dire. La TDS donne l’illusion de pouvoir relancer souvent, mais elle sanctionne sévèrement chaque excès d’optimisme. Et c’est précisément cette alternance entre vitesse apparente et violence cachée qui la rend redoutable.
Un terrain mentalement instable
Contrairement à l’UTMB, dont le parcours est plus régulier dans ses enchaînements, la TDS est un puzzle. Elle traverse des zones sauvages, parfois isolées, où le balisage est moins évident, la nuit plus longue, et les repères souvent flous. Ce manque de continuité oblige à rester lucide en permanence. Et Casquette Verte le reconnaît lui-même : c’est une épreuve de vigilance.
« Elle nécessite une bonne dose continue de lucidité. »
Cela fait toute la différence avec l’UTMB. À Chamonix, il sait où appuyer. Sur la TDS, il avance avec précaution. Il ne connaît pas tous les cols. Il découvre certains secteurs de nuit. Et il craint plus que tout… de se tromper de tempo.
Des bases vies qui coupent les jambes
Autre spécificité de la TDS : ses trois bases vies. À Bourg-Saint-Maurice, Beaufort et Les Contamines, elles offrent tout le confort pour récupérer. Mais selon Casquette Verte, ce sont des pièges.
« Ce sont trois petites morts si on y reste trop longtemps. »
Lui qui a l’habitude de dérouler sans trop s’arrêter sur 100 miles redoute ici l’effet « rupture d’élan ». D’autant plus qu’entre chaque base, les portions sont longues, dures, parfois ingrates.
Un passage-clé : le Passeur de Pralognan
La TDS n’est pas technique dans sa globalité, mais elle comporte un passage que tout le monde redoute : le Passeur. Un col aérien, exposé, équipé de chaînes. En cas de pluie ou d’orage, c’est un segment qui peut devenir piégeux… voire fatal pour les ambitions.
Casquette Verte, prudent, prévoit d’y marcher, quitte à perdre du temps. Ce choix tactique montre bien son approche : **la TDS demande moins de vitesse que de lucidité**.
Un format qui ne lui convient pas totalement
« Elle manque de 20 à 30 kilomètres pour que je sois compétitif. »
La phrase est révélatrice. Elle prouve que Casquette Verte se sent plus fort sur les très longues distances, où l’usure naturelle des concurrents joue pour lui. Sur la TDS, tout va trop vite. Il n’a pas le temps d’user ses adversaires. Il faut être stratégique, tranchant, mentalement frais à chaque relance. Et ce n’est pas le terrain où il s’exprime le mieux.
Objectif raisonnable, crainte de la météo
Il ne vise pas la lune. Un top 30 serait satisfaisant. Un top 20 serait inespéré. Et s’il franchit la ligne en moins de 22 heures, il estimera avoir retrouvé son niveau.
Mais il redoute un élément que personne ne contrôle : la météo. En cas d’orage, le parcours peut être modifié, raccourci, voire neutralisé. Or, un parcours tronqué pourrait l’obliger à courir plus vite que prévu. Et à sortir de sa zone de confort.
Quels favoris pour la TDS 2025 ?
Face à lui, la concurrence est dense. Pau Capell revient sur un format plus nerveux. Antoine Charvolin affiche le meilleur UTMB Index (880). Béñat Marmissolle, vainqueur de la Diagonale 2022, sera un client. Antoine Thiriat, Gautier Airiau, Daniel Jung, Luís Fernandes ou encore Richard Lockwood complètent une start-list solide et homogène.
📍 Le départ aura lieu lundi 25 août à 23h30 à Courmayeur. Casquette Verte sera dans le noir, face à l’inconnu.
Pourquoi redoute-t-il vraiment la TDS ?
Parce que la TDS **lui échappe encore**. Casquette Verte connaît l’UTMB comme sa poche. Il y a ses marques, ses repères, ses automatismes. La TDS, en revanche, est **un terrain flou**, **un effort instable**, où **la stratégie ne tient jamais longtemps**.
Elle ne lui laisse pas le temps d’user ses adversaires, elle le pousse à réfléchir sans cesse, à ne jamais s’installer dans un rythme. Et c’est précisément cela qui l’inquiète.
Ce n’est pas sa distance. Ce n’est pas son terrain. Ce n’est pas son terrain de jeu. Et c’est pour ça qu’il y va.
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