Décès d’un fondeur éthiopien
Le 4 février dernier, Abadi Hadis, un athlète éthiopien spécialiste du fond, nous a quittés. Né en 1997, il avait participé aux Jeux Olympiques de Rio et s’était classé à la quinzième place du 10.000 mètres, qu’il avait bouclé en 27 minutes et 34 secondes. A dix huit ans, c’est quand même pas mal du tout ! En 2017, à l’occasion des championnats du monde de Cross de Kampala (en Ouganda), il a remporté la médaille de bronze en individuelle, et a rapporté la médaille d’or par équipe.
Abadi Hadis, membre du club des 5
Encore jeune, il avait quasiment toute sa carrière devant lui. Et ce n’est pas son potentiel qui nous fera dire le contraire. En effet, il faisait partie d’un cercle fermé de cinq athlètes qui ont réussi à descendre sous les 13 minutes au 5000 mètres (il avait fait 12’56’’27), sous les 27 minutes au 10.000 mètres (26’56’’46) et sous les 59 minutes au semi-marathon (58’44).
Abadi Hadis, une maladie compliquée
Il est décédé des suites d’une maladie compliquée, mais non spécifiée. Je vois déjà des sceptiques voyant le mal partout dire que ce n’était qu’un dopé de plus en moins, d’autres encore faire le parallèle à ce qui était arrivé à Marco Pantani il y a quelques années. Très honnêtement, je serais très étonne que ce soit le cas.
Pourquoi ? Parce qu’à la différence de ce qui se passe au Kénya, l’Ethiopie a, depuis 2016, mis en place une vraie politique de contrôle antidopage (bon, c’était un peu sous la pression de l’IAAF, mais il n’en demeure pas moins que ça a été fait). Une quantité de contrôles ont été et sont menés. De plus, une loi a été signée pour criminaliser le dopage. Ainsi, en plus des sanctions sportives internationales, un éthiopien convaincu de dopage peut aller en prison. Si c’est le prix à payer pour qu’un Bekele soit tranquille, je ne trouve pas ça scandaleux.
Le seul risque qui peut subsister, et c’est à voir si ça a été le cas de Hadis, c’est qu’en Ethiopie, des entraîneurs viennent parfois de l’étranger et trompent un peu les athlètes en leur donnant des médicaments, légèrement à leur insu.