courir en sandales
Amaury Canals ne court pas comme tout le monde. Sur les sentiers techniques des Alpes, ce Savoyard licencié à l’EA Chambéry aligne les kilomètres… en sandales. Une démarche minimaliste sincère qui fait réagir, entre fascination, critiques acerbes et débats passionnés sur la « bonne » manière de faire du trail.
courir en sandales, une philosophie héritée de Born to Run
Chaussures de Trail Salomon Sense Ride 5
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Video youtube : courir en sandales
C’est en découvrant le best-seller de Christopher McDougall, Born to Run, qu’Amaury a opéré un virage. Le livre raconte l’histoire des Tarahumaras, un peuple mexicain capable de courir des centaines de kilomètres en sandales. Pour Amaury, ce fut une révélation.
« J’ai compris qu’on pouvait performer sans dépendre d’un équipement hors de prix. »
Depuis, il court en sandales huaraches, fines, sans drop, presque sans amorti. Ce choix n’a rien d’un coup de com’ : c’est un retour à l’essentiel.
Des performances bien réelles
Et ceux qui pensent que courir en sandales, c’est forcément courir lentement, feraient bien de regarder les résultats. Amaury a terminé 13e aux Passerelles du Monteynard (67 km, 3500 D+), 22e au Tour des Glaciers de la Vanoise (72 km, 3760 D+), et s’est même qualifié pour les championnats de France de trail long en 2024. À chaque fois, il était dans le bon peloton, et à chaque fois… sans chaussures de trail. Pas de semelles carbone, pas de mousse de 5 cm. Juste du cuir, du caoutchouc, et un corps entraîné.
Une démarche qui dérange
C’est là que tout se complique. Car courir en sandales, c’est aussi envoyer un message implicite : on peut faire autrement. Ce qui a déclenché une tempête de commentaires. Sur les réseaux sociaux, Amaury s’est attiré les foudres de nombreux haters. Certains le traitent d’irresponsable, d’autres de provocateur ou d’amateur de buzz. Le comble ? Un juge de course lui a reproché de « mobiliser potentiellement les secours », sans même prendre le temps d’écouter son raisonnement.
Minimalisme : entre connaissance fine du corps et rejet de la surconsommation
Courir en sandales ne s’improvise pas. Il faut des années d’adaptation, un renforcement musculaire profond, une proprioception affûtée. « C’est justement parce que je maîtrise ma foulée que je peux courir léger, sans amorti. » Ce que certains perçoivent comme un geste excentrique est en réalité un aboutissement, à rebours du marketing omniprésent des grandes marques. Une alternative, pas une injonction.
« Je ne dis pas que tout le monde doit courir comme moi. Je montre juste que c’est possible. »
Objectifs 2025 : Beaufortain, Échappée Belle, UTMB
Mais Amaury n’est pas qu’un coureur à contre-courant. C’est aussi un compétiteur. Cette année, il vise l’Ultra Tour du Beaufortain. L’an prochain, il prévoit l’Échappée Belle. Et en 2027, l’objectif est clair : l’UTMB. En sandales, évidemment. Ce serait une première à ce niveau.
Ce que cette histoire dit du trail aujourd’hui
La polémique autour d’Amaury Canals n’est pas seulement une histoire de chaussures. Elle révèle une tension plus profonde dans le trail : entre ceux qui sacralisent le matériel high-tech et ceux qui veulent retrouver une forme de liberté, loin des standards imposés. En ce sens, Amaury, malgré lui, est devenu un symbole. Celui d’un sport qui se cherche entre performance, authenticité et consumérisme.
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