Hardrock 100 : une course mythique aux États-Unis, un scénario tricolore exceptionnel
La Hardrock 100 est un ultra-trail légendaire de 160 kilomètres avec plus de 10 000 mètres de dénivelé, organisé chaque année au cœur des montagnes du Colorado, à plus de 3000 mètres d’altitude. Départ et arrivée à Silverton, sommets à plus de 4200 m, barrières horaires de 48 heures : cette épreuve est un mythe dans le monde de l’ultra. L’édition 2025 a débuté ce vendredi 11 juillet à 6h locales (14h en France). Et elle est en train de basculer dans l’histoire du trail français.
Car ce samedi matin (il est 1h31 à Silverton, 9h31 en France), à mi-parcours de la nuit américaine, la France tient la barre. Solide. Très solide.
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Sur la Hardrock 100, Pommeret en patron
Ludovic Pommeret mène la course avec une sérénité et une constance admirables. Depuis plus de 80 kilomètres, il imprime son rythme, toujours régulier, toujours dans le bon tempo. À chaque point de passage, il conforte son avance. À Chapman Gulch (km 136), il comptait 38 minutes d’avance sur son poursuivant immédiat. À Grant-Swamp Pass (km 140), il semble encore plus fort. Il est en train de réussir une démonstration de gestion.
Blanchard à la poursuite, Grangier solide
Derrière lui, Mathieu Blanchard résiste. À Telluride (km 120), il avait déjà lâché 36 minutes. À Chapman, l’écart est passé à 38. Il semble ne plus pouvoir suivre le tempo de Pommeret, mais reste solidement accroché à la deuxième place, avec encore de la lucidité et du mental.
Et troisième… Germain Grangier ! Oui, les trois premières places sont occupées par des Français. À Chapman, Germain accuse un retard de 74 minutes sur le leader, mais il avance avec application, ne s’assoit pas aux ravitaillements, repart vite, concentré et entouré d’un staff motivé.
Un podium 100 % français ? C’est possible.
Dans une épreuve aussi mythique et ouverte que la Hardrock, où le parcours fait tomber les certitudes et où les ravitaillements de haute montagne peuvent rebattre les cartes à tout moment, rien n’est joué.
Mais à ce moment précis, le scénario est incroyable : la France est en tête, en contrôle, en position de marquer l’histoire. Aucun podium 100 % tricolore n’a jamais été signé sur cette course.
La suite ? Encore 50 kilomètres, une montée mythique vers Kroger’s Canteen, une nuit froide en altitude, et un finish redoutable vers Silverton.
Mais si rien ne casse… alors oui, ce podium 100 % français sera beau. Et mérité.
Nous continuerons à suivre les temps de passage en direct tout au long de la journée. Ludovic Pommeret pourrait même aller chercher un chrono historique. Mathieu Blanchard tient bon. Et Germain Grangier peut rêver.
🟨 FAQ – La suprématie française en trail : mythe ou réalité ?
➤ Histoire et culture du trail en France
➡️ Quand le trail est-il né en France ?
On situe souvent la naissance du trail moderne en France à la fin des années 1980 avec la 6000D (1990), puis le Grand Raid de La Réunion (1993). Mais c’est surtout l’UTMB, lancé en 2003, qui a donné au trail français une ampleur internationale. La montagne devenait un terrain de compétition longue distance.
➡️ Qu’est-ce qui différencie la culture française du trail ?
La densité des événements, la passion pour la montagne, un réseau de sentiers exceptionnel (GR, PR), des clubs actifs et un fort tissu associatif font du trail un véritable art de vivre en France. Courir en nature y est autant une pratique sociale qu’une performance sportive.
➡️ Les méthodes d’entraînement françaises sont-elles spécifiques ?
Oui. L’approche française du trail s’appuie sur des bases physiologiques solides : travail en côtes, gestion de l’effort, terrains variés. Inspirée de l’alpinisme, du ski de fond et de l’athlétisme, elle a été formalisée par des coachs comme Ludovic Collet, Guillaume Millet ou Éric Lacroix.
➤ La France, leader mondial du trail ?
➡️ Combien y a-t-il de courses de trail en France ?
La France organise plus de 4 000 courses nature et trail chaque année, selon la FFA et OpenRunner. C’est le pays n°1 mondial, devant les États-Unis (environ 2 000), l’Italie (1 000) et l’Espagne (600 à 800).
➡️ Et dans les autres pays ?
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États-Unis : ~2 000 courses, concentrées à l’ouest (Colorado, Californie, Utah).
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Espagne : 600 à 800, surtout en Catalogne et au Pays basque.
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Italie : environ 1 000, notamment dans les Alpes et les Dolomites.
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Japon : en croissance, avec 300 à 400 épreuves par an.
➡️ Comment situer la France à l’échelle mondiale ?
La France fait partie, avec les États-Unis et l’Espagne, du trio de tête mondial. Mais sur les ultras techniques de montagne (Hardrock, Tor des Géants, Diagonale), les Français sont les plus réguliers depuis dix ans.
➤ Performances françaises à la Hardrock 100
➡️ La France a-t-elle déjà dominé la Hardrock 100 ?
Pas encore totalement. Des Français l’ont remportée (Sébastien Chaigneau en 2013, François D’Haene en 2021), mais jamais un podium 100 % tricolore n’a été enregistré.
➡️ Un podium 100 % français serait-il historique ?
Oui. Ce serait une première sur la Hardrock 100 et un symbole fort de la domination française sur sol américain dans l’une des courses les plus mythiques au monde.
➡️ Pourquoi les Français brillent-ils autant en ultra-trail ?
Grâce à une culture du trail bien ancrée, un vivier de courses variées, une formation structurée, et une génération dorée (D’Haene, Pommeret, Blanchard, Grangier, etc.).
➡️ Les Français dominent-ils aussi chez les femmes ?
Moins souvent. Quelques performances remarquables (Manon Bohard, Anne-Lise Rousset, Maryline Nakache) se distinguent, mais les Américaines (Courtney Dauwalter, Katie Schide, Stephanie Boulet) restent plus régulières sur les podiums. Actuellement, Manon Bohard est 2e sur la Hardrock 2025.
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