Course contre la montre : la galère des barrières horaires
Les barrières horaires peuvent se transformer en véritable cauchemar, en particulier pour les coureurs vétérans. Ces limites de temps imposées aux différents points de contrôle rythment la course… mais pour les catégories M4, M5 ou M6, elles peuvent rapidement devenir synonymes d’exclusion, même lorsque l’envie, l’endurance et la préparation sont au rendez-vous. À 60 ans passés, certains athlètes se retrouvent confrontés à un système qui ne prend pas en compte leur physiologie ou leur rythme de course. Alors, faut-il adapter les barrières horaires à l’âge des coureurs ?
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Les arguments en faveur d’un assouplissement des barrières horaires
La demande d’une adaptation des barrières horaires en fonction de l’âge n’est pas nouvelle. Pour des coureurs de plus de 60 ans, maintenir une allure équivalente à celle d’un trentenaire est souvent irréaliste. La capacité d’accélération, la récupération, la gestion du stress thermique ou musculaire évoluent naturellement avec l’âge. De nombreux vétérans témoignent d’un sentiment d’injustice. Les barrières imposées sont souvent pensées pour les catégories élites ou jeunes masters. Les traileurs plus âgés plaident pour une prise en compte des catégories d’âge dès la conception des parcours.
Certains évoquent aussi une dimension d’inclusion : permettre aux plus âgés d’achever leur course, même avec un peu plus de temps, favoriserait la diversité de profils sur les lignes de départ, sans nuire à l’esprit de compétition pour les plus rapides.
Les objections : logistique, sécurité et équité
Mais cette proposition se heurte à de nombreux freins. Le plus souvent cités : la logistique et la sécurité. Allonger les barrières horaires reviendrait à prolonger la mobilisation des bénévoles, déjà difficiles à recruter. Certains points de contrôle se tiennent à 3h du matin dans le froid, avec des coureurs parfois en état de quasi-hypothermie. Étendre les délais risquerait d’aggraver les situations à risque.
D’autres estiment que créer des barrières différenciées selon l’âge serait ingérable. Qui vérifierait les cartes d’identité ? Faudrait-il imprimer des dizaines de catégories sur les dossards ? À l’heure actuelle, la plupart des courses restent organisées de façon artisanale, avec une gestion humaine déjà complexe.
Enfin, les puristes rappellent qu’un trail reste une course, avec des règles égales pour tous. Chacun s’engage en connaissance de cause, accepte un règlement, et s’y conforme, quels que soient son âge ou son niveau.
Un débat ouvert qui reflète l’évolution du trail
L’idée d’adapter les barrières horaires pour les plus de 60 ans soulève une vraie question : le trail est-il un sport de performance ou d’aventure ? Doit-il tendre vers plus d’inclusivité ou conserver son exigence originelle ? Dans un monde où l’allongement de la vie active et sportive est une réalité, ce débat pourrait bien ressurgir de plus en plus souvent. Et même si les obstacles pratiques sont nombreux, il est légitime de réfléchir à une meilleure reconnaissance de l’effort fourni par les vétérans, qui, à 65 ou 70 ans, défient les sommets avec la même passion que leurs cadets.
Sources
La question des barrières horaires adaptées aux coureurs de plus de 60 ans repose sur des constats objectifs issus de la recherche et de l’expérience terrain. Le déclin de la VO₂ max avec l’âge, par exemple, est largement documenté, notamment par l’American College of Sports Medicine, qui souligne une baisse significative des capacités cardiovasculaires chez les seniors. De leur côté, les tables de performance ajustées par âge du World Masters Athletics permettent d’évaluer équitablement l’effort fourni, indépendamment de l’année de naissance.
Certains organisateurs s’interrogent pourtant sur la faisabilité d’un tel ajustement. Les règlements de l’UTMB précisent que les barrières horaires visent autant la sécurité que la logistique, ce qui les rend complexes à individualiser. Une analyse de Human Potential Running Series met d’ailleurs en garde contre une multiplication des seuils qui compliquerait la tâche des bénévoles.
Enfin, certains médias spécialisés comme iRunFar défendent la diversité permise par des délais plus souples, tandis que d’autres, comme Runner’s World, rappellent qu’une course suppose des règles communes à tous. Le débat est donc loin d’être tranché, mais il mérite d’être posé dans un sport où la longévité est aussi une forme de performance.
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