Peut-on déclarer ses heures d’entraînement trail comme activité dans le cadre du RSA ?
Depuis 2025, les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) sont tenus d’effectuer entre 15 et 20 heures d’activités hebdomadaires pour continuer à percevoir leur allocation. Mais une question se pose dans le monde du sport : l’entraînement personnel, notamment en course à pied ou en trail, peut-il être déclaré comme une activité éligible ? Petit tour d’horizon de cette zone grise.
Matériel de trail d’occasion entre passionnés
RSA
Une réforme qui incite à l’activité… sans toujours en définir les contours
Avec la mise en place du « RSA sous conditions d’activité », les allocataires doivent désormais justifier d’un minimum de 15 heures par semaine d’activités dites “d’insertion”. Celles-ci incluent des stages, des formations, du bénévolat, ou encore des actions d’accompagnement vers l’emploi. Cependant, la définition exacte de ce qui peut être comptabilisé reste floue.
Certains jeunes allocataires ont ainsi commencé à déclarer des activités personnelles comme le sport ou des services rendus dans leur entourage, comme l’illustre un témoignage relayé dans l’émission Estelle Midi sur RMC. Dans ce cas précis, une jeune femme affirmait que ses séances de sport, y compris le brossage d’un cheval ou une sortie jogging, étaient considérées comme des heures d’activité.
Entraînement trail : activité personnelle ou action d’insertion ?
Le trail, sport exigeant mêlant course à pied et montagne, nécessite un engagement important, tant physique qu’organisationnel. Mais peut-il être assimilé à une démarche d’insertion professionnelle ?
En théorie, non. L’entraînement personnel, même intensif, n’est pas reconnu par France Travail comme une activité d’insertion, sauf s’il est encadré dans un cadre associatif ou professionnel (par exemple : être membre actif d’un club, suivre une formation STAPS, ou animer des séances sportives en tant que bénévole). En dehors de ces contextes, une simple sortie trail ne remplit pas les critères officiels.
Le manque de vérification des heures déclarées alimente les critiques.
Non, un entraînement trail en autonomie n’est pas considéré comme une activité valable dans le cadre des 15 à 20 heures hebdomadaires exigées pour percevoir le RSA. Toutefois, en l’absence de contrôles stricts, certains bénéficiaires contournent le système. Si la pratique sportive peut faire partie d’un parcours d’insertion lorsqu’elle est encadrée ou valorisée professionnellement, elle ne saurait à elle seule constituer une justification suffisante. Pour les traileurs au RSA, mieux vaut s’engager dans un club, devenir bénévole dans des événements sportifs ou suivre une formation liée au sport pour entrer dans les clous… légalement.
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